Seriez-vous parmi ces gens qui se demandent pourquoi le cannabis est-il interdit ? D’un autre côté, il y a ces individus qui vont en prison pour la consommation ou la commercialisation de produits à base de cannabis. Qu’est-ce qu’ils ont fait d’aussi grave ? Il est probable que les détracteurs de cette plante se sont appuyés sur de très solides arguments pour parvenir à son interdiction.
Autrefois, le cannabis
En regardant autour de nous aujourd’hui, il est difficile de croire qu’il y a moins de 100 ans, le cannabis et le chanvre étaient considérés comme faisant partie intégrante de la société. Plus tard, le climat a changé, entraînant la prohibition dans le monde entier. Pour quelles raisons le cannabis est-il interdit ?
D’un usage très ancien et très courant
La preuve la plus ancienne de la consommation de cannabis réside dans les tombes du cimetière de Jirzankal, en Chine occidentale. Vieilles de 2 500 ans, on y a découvert des résidus de cannabis dans des brûleurs avec des cailloux carbonisés. On les aurait utilisés lors de rituels funéraires.
On utilisait largement le haschisch au Moyen-Orient et dans certaines parties de l’Asie après 800 environ. Sa popularité croissante correspond à l’expansion de l’islam dans la région. Le Coran interdit la consommation d’alcool et de certaines autres substances enivrantes, mais n’interdit pas spécifiquement le cannabis.
Nous savons également que le chanvre a été l’une des premières plantes que l’homme a transformées en fibres textiles, il y a plus de 10 000 ans. Un vestige de tissu de chanvre trouvé dans l’Iran moderne date de 8 000 ans avant Jésus-Christ. Cela prouve que les habitants de l’ancienne Mésopotamie utilisaient le chanvre pour l’industrie textile.

À l’âge de l’évangile, le cannabis était loin d’être interdit
Le chanvre est une source d’alimentation traditionnelle en Europe depuis des milliers d’années. On consommait toutes les parties de la plante. Les graines, les feuilles, les fleurs et les extraits de chanvre sont tous des ingrédients alimentaires et des compléments alimentaires traditionnels qui font partie de l’alimentation depuis des siècles.
À l’époque préindustrielle, l’huile de chanvre était l’une des huiles végétales les plus consommées dans l’alimentation humaine. En fait, l’un des plus anciens livres de cuisine, De Honesta Voluptate Et Valetudine, publié en 1475 par Bartolomeo de Sacchi Platina, montre une recette d’une boisson saine à base de nectar de cannabis.
Dans l’Europe médiévale, on utilisait le chanvre sur tout le continent. Malgré la diffusion de la chrétienté, le cannabis était loin d’être interdit. La principale utilisation n’était pas la médecine. Le chanvre servait dans l’industrie et dans la guerre. Les navires l’utilisaient pour des cordages aux voiles.
Un développement à l’américaine
Historiquement, le chanvre était une culture vitale pour l’Amérique du Nord. Au début des années 1600, la culture s’inscrivait dans la tradition. Les premiers colons produisaient du chanvre pour l’huile, les vêtements, les toiles à voile et les cordes. Le cannabis figurait sur le billet de dix dollars jusqu’en 1900. George Washington cultivait du chanvre à Mount Vernon, l’une de ses trois principales cultures.
Les Anglo-Américains et les Européens connaissent les bienfaits médicinaux de la marijuana depuis au moins les années 1830. À cette époque, Sir William Brooke O’Shaughnessy a constaté que le cannabis peut soulager les symptômes du choléra, comme les douleurs d’estomac et les vomissements.
À la fin du XIXe siècle, les Américains et les Européens achètent des extraits de cannabis dans les pharmacies et les cabinets médicaux. On consomme de la marijuana pour soulager les maux d’estomac, les migraines, les inflammations, l’insomnie et d’autres affections.
Les débuts de l’interdiction du cannabis
Des restrictions accrues et l’étiquetage du cannabis comme poison débutent dans de nombreux États à partir de 1906. Les interdictions pures et simples ont commencé dans les années 1920. Au milieu des années 1930, on déclasse le cannabis comme de la drogue dans tous les États américains.
Le récit de Harry Jacob Alsinger
En 1929, un homme du nom de Harry Anslinger a pris en charge le ministère de la Prohibition à Washington. Il avait interdit l’alcool, mais ce fut un désastre. Comme il était à la tête d’un énorme ministère qui n’avait rien à faire, il chercha à se pencher sur le cas du cannabis.
Anslinger affirmait que le cannabis poussait les gens à commettre des crimes violents et à agir de manière irrationnelle et excessivement sexuelle. Il affirmait que la majorité des fumeurs d’herbe étaient des Afro-Américains. Avec des propos racistes, il avançait que la marijuana avait un effet négatif sur ces “races dégénérées”, notamment en induisant la violence ou en provoquant la folie.
Quelles preuves Harry Anslinger avait-il ? Il s’est avéré entre-temps qu’il avait écrit aux 30 plus grands scientifiques dans ce domaine pour leur demander si le cannabis était dangereux et doit être interdit. Vingt-neuf d’entre eux ont répondu par la négative. Mais Anslinger a choisi le seul scientifique qui a dit oui et l’a présenté au monde.
Les mouvements au Mexique
Le Mexique, par exemple, a décidé que sa politique en matière de drogues devait être décidée par des médecins. Leur évaluation médicale était que le cannabis n’était pas nocif et ils ne l’ont pas interdit.
Les Etats-Unis n’admettaient pas cette position. Anslinger demanda donc au Mexique de se soumettre. Mais la décision du pays reste totalement dans la fermeté. Plus tard, les Etats-Unis finissent par interdire la livraison de tous les analgésiques légaux au Mexique. Les gens mouraient dans d’atroces souffrances dans les hôpitaux. Le Mexique a donc licencié les médecins et lancé une guerre contre la drogue. Depuis, on interdit le cannabis dans ce pays.
Les attaques contre le cannabis
Au début du XXe siècle, Andrew Mellon était le Secrétaire du Trésor ainsi que l’homme le plus riche d’Amérique. Il avait récemment investi massivement dans un nouveau matériau appelé nylon. Il estime que cette matière doit trouver son succès et remplacer le cannabis.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le cannabis n’avait plus d’autre issue que d’être interdit. La victoire des Etats-Unis avait influencé les décisions des Nations-Unies. Avec l’Europe en lambeaux, cette superpuissance a utilisé sa position pour persuader la Commission des Nations Unies sur les drogues narcotiques. Si c’était assez bon pour l’Amérique, le reste du monde devait faire de même.
Ainsi, on considère le cannabis comme étant dangereux et peu bénéfique sur le plan thérapeutique. Cette classification n’avait aucun fondement scientifique, mais s’appuyait plutôt sur des connaissances communes et des superstitions. Pourtant, elle est toujours en vigueur et c’est essentiellement de cette manière que le cannabis devient illégal et interdit dans la plupart des pays du monde.
Maintenant, tout commence à changer
L’interdiction totale de quelque chose est rarement un succès total. Ainsi, il faut un peu plus de temps à certaines personnes, généralement celles qui instaurent une interdiction, pour s’en rendre compte. Le cannabis ne restera pas éternellement dans le domaine de l’interdit. On voit la situation avancer avec des vagues de légalisation, d’autorisation et de dépénalisation.

Le cannabis médical ne sera plus interdit
Tout a commencé avec la recherche médicale des années 1990, qui a prouvé que le cannabis avait des vertus médicinales. Au fil des ans, des recherches évaluées par des pairs ont montré les propriétés du cannabis permettant de :
- Abaisser la pression artérielle
- Réduire les inflammations
- Prévenir les rechutes dans la toxicomanie et l’alcoolisme
- Éviter les troubles de l’anxiété,
- Traiter les troubles gastro-intestinaux
- Prévenir les crises d’épilepsie
- Combattre le cancer.
Ce qui a commencé à changer la perspective, c’est la consommation dans le but d’améliorer la santé. Actuellement, plus de 50 % des Nord-Américains et des Européens de l’Ouest sont favorables à la légalisation. D’où le cannabis, ne sera plus interdit pour longtemps.
Le cannabis ne doit pas être interdit
Ce n’est pas pour rien que le chanvre est cultivé avec succès depuis des milliers d’années. Il est facile à cultiver et n’épuise pas les terres agricoles. La culture utilise moins d’eau et absorbe même certaines impuretés dans le sol, alors pourquoi le cannabis devrait-il être interdit ?
Tout d’abord, les gouvernements n’ont rien gagné dans l’interdiction du cannabis. Au contraire, elle a permis la formation de puissants cartels criminels qui ont conduit à la violence. Ainsi, comme la drogue est illégale, aucun impôt ne peut être prélevé sur elle. Cela signifie que les gouvernements ont perdu d’énormes revenus.
La science a également joué un rôle important. Alors que le mouvement en faveur de médicaments plus naturels commençait à prendre de l’ampleur, les gens ont commencé à se souvenir de la tisane de grand-mère. Avec le cannabis, on peut se détendre, bien dormir et se débarrasser des douleurs. Pour conclure, avant d’être interdit, le cannabis s’inscrivait dans le quotidien de l’homme de l’Antiquité à l’Époque contemporaine. La campagne contre l’usage de cette plante commença au cours des années 1930 aux Etats-Unis. Après la victoire de cette superpuissance, les idées de prohibition de la marijuana se diffusent dans le monde entier. Actuellement, la tendance commence à changer, le cannabis sort de la frontière de l’interdit. On peut trouver des produits à base de cannabis dans de nombreuses boutiques.
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